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Kokedama

Le kokedama est un art floral japonais récent. Apparu dans les années 1990 il est à la croisée de plusieurs courants artistiques traditionnels dont le Bonsaï (盆栽 – arbuste taillé), l’Ikebana (生け花 – composition florale) et le Kusamono (草物 – composition végétale en pot).

Kokedama orange

Qu’est-ce que le kokedama?

Kokedama signifie littéralement « boule de mousse ».  Ces compositions prennent effectivement l’apparence d’une sphère composée d’un substrat argileux sur lequel se développe de la mousse et dans lequel croit une plante. Une variante consiste à remplacer le substrat  argileux par de la sphaigne. Cette dernière retenant l’eau convient particulièrement bien aux plantes nécessitant un environnement humide.

L’ensemble est ensuite posé sur une coupelle en bois, en grès ou en ardoise.

Comment confectionner un kokedama ?

Les kokedama peuvent aussi bien être utilisés en intérieur qu’en extérieur. Tout dépendra des plantes utilisées.

Le végétal n’est pas directement planté dans le substrat. La sphère doit être composée autour des racines de la plante. le substrat, préalablement pétri, est donc apposé délicatement autour des racines. La mousse est ensuite apposée tout autour de la sphère. Les carrés de mousse sont dans un premier temps maintenus en place à l’aide de ficelles. Celles ci seront coupées lorsque la mousse aura pris.

Un art récent et populaire

Cet art né dans les années 1990 au Japon arrive en France dans les années 2010. Il semble puiser ses racines notamment dans l’ancienne technique du « nearai » (根洗い) des bonsaïs. Le « nearai » (根洗い) consiste à sortir un bonsaï, dont les racines occupent l’ensemble du pot, et à le poser sur un support, racines nettoyées et à l’air libre.

Le développement du kokedama est particulièrement rapide. Cet art est aujourd’hui particulièrement populaire. Des écoles se sont créées, des ateliers et des associations ont fleuri un peu partout.

Contrairement à l’ art végétal traditionnel emprunt de formalisme, de code et de rigueur le kokedama laisse libre cours à l’imagination de l’artiste jardinier. En se soustrayant aux pesantes règles régissant bonsaï et ikebana, souvent connoté comme étant un hobby de personnes âgées,  le kokedama a su attirer à lui un public jeune.

Tout peut être utilisé, toutes les plantes sont admises. Cette liberté et l’apparente simplicité du processus font que le plus grand nombre est en capacité de s’approprier cet art.

Cette pratique ne nécessite que peu de place et correspond parfaitement aux sociétés urbaines et pressées.  

Kokedama olivier

Les difficultés du kokedama

Le substrat est la première difficulté à surmonter. Celui-ci doit convenir au mieux aux besoins nutritionnels de la plante. Sa composition varie donc en fonction des plantes. Un minimum de connaissance est donc requis.

 Le substrat est souvent composé à base d’argile noire des rizières (ketoh). Un ingrédient qu’il est difficile de trouver sous nos latitudes. Il est toutefois possible de se procurer dans des magasins spécialisés des préparations toutes faites.

Autre difficulté, la mousse. Celle-ci peut avoir tendance à brunir il convient donc de bien l’entretenir en l’humidifiant régulièrement. En effet l’absence de pot et la présence d’argile a tendance à favoriser l’assèchement du kokedama.

Enfin, l’artiste en herbe se doit de veiller à ne pas trop tailler les racines de la plante qu’il désire faire pousser au sein de la sphère certaines espèces supportant mal ce traitement. L’asparagus plumosus est une plante particulièrement robuste résistant plus facilement aux mains du néophyte.

Certaines espèces de plantes ne résistent pas au stress des déplacements ou des variations de températures. Le propriétaire d’un kokedama doit donc s’assurer que son choix reflète son mode de vie ou les usages qu’il projette.

Crédits Photos : N°1 & N°2: By La Florida studio – Own work, CC BY-SA 3.0.