Le mon – 紋
Le mon (紋) est le terme générique utilisé pour faire référence à l’ensemble des symboles héraldiques japonais.

On lui préfère les termes de « mondokoro » (紋所) et de « kamon » (家紋) lorsque l’on fait référence aux « armoiries », blasons d’un clan ou d’une famille.
Histoire
Il semble que l’usage de « mon » est fait son apparition au Japon dès avant le XIIème siècle. Son usage apparu au sein de la classe aristocratique (Kuge – 公家)de la cour impériale. Le « mon » ou « kamon » était alors arboré sur les vêtements des personnes de haut rang.
Les plus ancien « kamon » identifiés sont ceux des familles aristocratiques Saionji et Tokudaiji. Au sein de la famille Saionji ce fut Saionji Sanesue (1032 -1091) qui arbora le premier un Kamon. Celui-ci était composé 3 spirales (mittsu domoe). Du côté de la famille Tokudaiji, le premier kamon répertorié fut porté par Tokudaiji Saneyoshi (1096 – 1157). Le kamon de cette famille représentait une fleur de Mokkô (cognassier japonais).
Après avoir un temps populaire au sein de l’aristocratie, l’usage du « mon » tombe en désuétude et est repris par la classe des guerriers. Ceux-ci voient en son usage la possibilité de se distinguer et de se reconnaître sur les champs de bataille.
Au XIIème siècle son usage s’étendit. Le « mon » vint à être utilisé comme élément distinctif mais aussi de reconnaissance sur les bannières, tentes, armes… lors de conflits. On les retrouve aussi frappés sur les tuiles des demeures de la noblesse ou de certains marchands.

Rapidement le « mon » fut usité par les couches sociales les plus modeste mais aussi par tout un ensemble d’organisation (temple, organisation criminelle, commerçant…). Les personnes n’ayant pas de « mon » propre portaient souvent le « mon » du clan, de la famille, de l’organisation ou de la personne qu’il servait.
Outre, ses fonctions précédentes, le « mon » ou « kamon » servait aussi à véhiculer un message auprès d’une population souvent illettrée (indication de provenance pour les artisans, identification d’une activité, d’une échoppe, marquage d’une propriété, …).
Règles

En dehors des « mon » de la famille impériale et de la famille régnante, la formation et l’utilisation des « mon » n’étaient pas soumises à une loi écrite. Dans les faits les « mon » se devaient de respecter un ensemble de règles morales, sociales et coutumières. Il était ainsi interdit d’utiliser le « mon » d’un tiers. En cas de conflit, quant à l’usage d’un « mon » par rapport à un autre, le « mon » de la personne de haut rang primait.
Les chefs de clan et hauts dignitaires notamment, pouvaient concéder l’usage de leur « mon » ou en attribuer un crée de toute pièce ou dérivé de leur propre mon à titre de récompense.
Apparence

Le « mon » ne suivaient aucune règle particulière. La plupart du temps les « mon » étaient monochromes, composés d’un cercle contenant une représentation stylisée d’un animal, d’un végétal, d’un élément naturel, d’un motif géométrique, d’un symbole religieux ou encore d’un kanji. Tout objet ou chose pouvait, en soit, être intégré à un « mon ». Certains éléments étaient cependant réservés à certains hauts dignitaires (la fleur de chrysanthème réservée à la famille impériale, la fleur de paulownia à 7 et 5 pétales réservée au Premier ministre…).
Exemples de Kamon
Kamon à motifs floraux :





Kamon à motifs végétaux :





Kamon à motifs animaliers :





Les mon aujourd’hui

En dehors du « mon » de la famille impériale, qui est devenu un emblème national, les « mon » ne font pas plus l’objet d’une réglementation aujourd’hui qu’hier. Il est néanmoins possible que ceux-ci obtiennent une protection sur le terrain juridique soit par le biais de la propriété littéraire et artistique, soit, par le biais du droit des marques. Les « mon » sont encore assez présent on les retrouve sur de nombreux biens de consommation (voiture Mitsubishi, saké, sushi…) et sur certains vêtements (kimono) lors des événements les plus formels. De très nombreuses familles japonaises disposent d’un « mon ». Il existe des prestataires et des livres spécialisés dans la recherche des « mon » familiaux.
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